Différence : nom féminin
Sens 1 Ce qui distingue, qui oppose
Je me suis fait un petit trip intérieur, tellement j’ai été interpelée par la petite histoire de cœur d’un ami-frère (tu te reconnaitras). C’est toujours par là que ça commence. Tu sais combien j’aime les gens, et combien ce que l’on aime (au même titre que ce qu’on peut pas blairer) nous inspire.
Combien de chance a-t-on de vivre une histoire à plus ou moins long terme, sans finir par se demander ce qu’on fout là, lorsqu’on se retrouve avec quelqu’un qui, à défaut de vivre la même passion que nous, ne lui porte pas un grand intérêt. On aurait tendance à dire que puisque l’autre n’arrive pas, mais alors pas du tout, à faire l’effort de nous accompagner à notre atelier de scrapbooking, ou faire du bénévolat pour les Restos, c’est pas quelqu’un pour nous. En vérité, je pense que ça importe peu.
Après tout ce qui est important, vraiment important, est-ce que c’est pas d’être synchrone sur les choses vraiment essentielles ? Celles qui font qu’un couple tient ou pas?
Qu’est ce qui fait tout merder en général ?
1- L’absence d’amour… Là je vais pas m’étaler parce que quand y en a plus, bah… y en a plus ! C’est même pas la merde, c’est juste fini quoi.
2- La fidélité (enfin l’infidélité). Oui qu’on se le dise, faut être en adéquation sur le sujet, c’est mieux pour l’équilibre et aussi si tu veux éviter le truc à la Liaison Fatale. Pour moi y a pas de modèle établi. Juste, mettez-vous d’accord, c’est important. Vital. Et toi commence par oublier tes schémas, qu’ils soient basés sur l’éducation de parents adultères et fête-du-slip, ou sur le gavage version fêtes de Noël de contes de fées, Cendrillon et autres connasses. Puis y a le schéma biblique, mais ça c’est à part… J’y viens plus bas.
3- L’arrivée d’un enfant (enfin la perte du petit confort à deux). Ca fait tout voler en éclat. A commencer par : « Oh My God ! Qui-suis-je ?!! Comment je vais m’y prendre pour faire de ce petit gnome, quelqu’un d’équilibré et d’heureux ??? ». J’aurais tendance à te répondre : pour l’équilibre et le bonheur, commence par toi, grosse tâche pleine de traumatismes !
Du coup tu te remets en question, tu trouves ton moi profond, tu changes 70% de ce qui faisait ta personnalité (parce que toutes ces années on t’a trompé sur la marchandise). L’autre te reconnaît plus et toi tu te rends compte que finalement c’est pas tant l’osmose que ça. Oui oui, c’est tout nul, pas insurmontable mais très nul, je te l’accorde.
4- L’argent (enfin le manque d’argent). Je sais ça fait réac’ de dire que l’argent ça pue, ça crée des guerres, des batailles de pouvoir, des ruptures de couples, mais en attendant, c’est bien ce qui se passe, hein, alors bon.
Alors qu’on en ait trop ou pas assez, ça finit par nous attirer des problèmes. Quand c’est la dèche (la dèche version endettement, j’entends), on n’ose même pas avoir de rêve où il est question de sable blanc et de ballade en bateau. Puis d’abord rêver quand on n’arrive pas à dormir, c’est dur.
Quand y en a trop, on dort presque avec un flingue (ou un banquier) sous son oreiller. Autant dire qu’il reste plus beaucoup de place pour poser une deuxième tête amoureuse sur cet oreiller-là.
Puis on rêve à quoi quand on peut à peu près tout se payer ?
Mais jusqu’à preuve du contraire, le bonheur ça s’achète pas.
En gros pour moi, l’argent est un tue-rêves, au même titre que c’est un tue-l’amour.
5- La fusion (enfin le « on fait rien l’un sans l’autre »). Un jour ça explose comme grosse pastèque pourrie. Je peux pas croire que certaines personnes aient jamais eu envie, en genre 40 ans de vie commune, d’aller se mettre un grosse mine sans sa moitié, danser, s’éclater, rencontrer, vivre certaines choses en tant que soi-tout-seul-individu-à-part-entière. On peut pas toujours être soi avec ou à travers l’autre. Ou alors c’est qu’on est un plat de nouilles sans envergure.
6- La religion. J’en parle pas à tort et à travers. Je me suis renseignée figure-toi, auprès de vrais gens alors j’ai le droit d’avoir un avis. Et mon avis c’est qu’une chrétienne et un athée (ça marche aussi les autres religions, pas de limite à l’imagination), pratiquants tous les deux (oui oui le athée est pratiquant), qui tentent d’être un couple sans que l’un ou l’autre décide de se convertir (ou n’ai au moins un appel céleste), ça me fait l’effet de deux niais qui essaient de traverser l’atlantique, chacun assis à cheval sur un canoë retourné, reliés l’un à l’autre part une corde à laquelle ils ont pas le droit de faire de nœud ! A la force des bras quoi…
Alors moi je te le demande : le quel des deux arrive en premier à Ellis Island ? Parce qu’ils arriveront pas ensemble, ou juste en apparence peut-être.
C’est même pas une question d’intolérance, c’est juste une question de cœur, de chemin de vie. Et celui de la religion demande de l’investissement. Et le sujet qui suit devient carrément un chemin de croix pour ces deux là !
7- Le sexe donc (enfin l’absence de sexe). Y a les gens qui ont plus envie au bout de quelques années. Je sais pas les causes alors je me garde de prendre position. Peut-être un mélange de 1, 2, 3, 4, 5, 6…. Remarque juste une de ces raisons suffit souvent.
Puis y a ceux qui se réservent pour le mariage... Là encore, pardon, mais à moins d’être du même bord religieux, je pense qu’on peut difficilement participer à cette fête qu’est l’abstinence.
8- L’absence de point commun sur les sujets évoqués juste avant (non les enfants ne sont pas « un point commun », ils sont un lien, un cadeau, ou un « putaaaaain mais pourquoi j’ai pas mis de capoooote ! »).
Alors j’en oublie surement du fait que chacun traverse sa vie de façon très personnelle. Tu peux te mentir, t’annihiler, te cacher derrière quelqu’un qui n’est pas toi. Mais un jour, souvent le dernier de ta vie, tu es seul face à toi-même et là mieux vaut ne pas avoir trop de regrets.
Bref, entrer dans une relation c’est toujours pareil, on montre le meilleur de soi pour être juste un modèle de perfection et de sexytude aux yeux de l’autre. On évite d’être soi-même en somme.
La vérité c’est qu’avec le temps (oh pas tant de temps que ça !), le « meilleur de soi » se fout le camp et il reste plus que le « soi ». Alors il est pas moins bien ou mieux, il est juste différent. Mais c’est ça qui fait tout. Un matin on se réveille à côté de quelqu’un avec qui on est resté, à qui on s'est donné pour de mauvaises raisons, pour qui on a fait des concessions (oops, haut-le-cœur…). Et on se met à lui en vouloir à lui, mais en vrai, les regrets sont toujours la résultante de nos choix.
On regrette d’avoir cru que c’était le bon, d’avoir fait un gosse avec une brutasse qui s’ignorait, d’avoir donné sa virginité si bien gardée à un homme adorable mais athée. D’avoir fait miroiter à l’autre une vie de rêve et de passion immuable.
On regrette d’avoir mésestimé le meilleur de nous.
Et si le meilleur, c’était encore ce que l’on est vraiment ?